Nag…and so on…

Un peu de tout, un peu de moi and so on…


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Cyrano de Bergerac à la Comédie Française

Cela faisait des années que je rêvais de voir Cyrano de Bergerac au théâtre. J’avais dévoré le texte adolescente, vu et revu 100 fois le film avec Gérard Depardieu… mais je n’avais jamais eu l’occasion de voir la pièce jouée! Et par la Comédie Française, c’était une occasion à ne pas louper!

La pièce est jouée jusqu’au 28 juillet à la salle Richelieu, au Palais Royal. Nous avions choisi des places en 3ème catégorie car nous étions un peu fauchés… Le 2ème balcon, sur le côté, c’est pas mal mais ce n’est pas optimal… la partie droite de la scène est cachée, ce qui nous a un peu gênés mais comme il n’y a personne derrière, on peut se pencher et se lever sans gêner personne… et puis pour 12 euros par tête, il ne faut pas se plaindre!

La pièce était cette année mise en scène par Denis Podalydès et la distribution était excellente: Michel Vuillermoz en Cyrano, Loïc Corbery  dans le rôle de Christian et Françoise Gillard en Roxane.

Les costumes de Cristian Lacroix étaient magnifiques, les décors de même… Bref comme toujours la Comédie Française nous régale tous le sens et c’est un plaisir de pouvoir profiter de ce type de spectacles à des prix raisonnables!!!

Alors c’était difficile pour moi car j’étais vraiment crevée et la pièce dure 3 heures, hors entracte. J’avoue que je n’étais pas en super forme et j’ai trouvé que certains passages étaient long, en particulier au début de la pièce. J’ai trouvé que le texte était parfois dit trop vite ce qui gênait la compréhension et notamment par les voix d’homme. J’ai plus de mal avec les voix graves…

Les choix de mise en scène également ne m’ont pas toujours plu même si globalement c’était superbe. Voir Roxane flotter en l’air au bout d’un fil, c’était moyen et bien trop fantastique j’ai trouvé pour la pièce et à mon goût! Il y avait beaucoup de musique qui donnait parfois un air grandiose à certaines scènes, ce que j’ai bien aimé. Mais le Boléro, sur la fin c’était trop à mon sens. La pièce de Rostand comme l’oeuvre de Ravel se suffisent à elles mêmes et le fait de les assembler a créé je trouve une lourdeur un peu assourdissante. J’avoue qu’en tant que spectatrice, lorsque je vais voir une pièce classique, je ne souhaite pas nécessaire d’innovations incroyables… je veux juste profiter de ce magnifique texte et de cette histoire d’amour sans équivalent!

Dans l’ensemble c’était un spectacle magnifique et la 2nde partie m’a semblé bien meilleure! C’est un spectacle que je vous recommande vivement car on n’a pas souvent l’occasion de voir jouer des pièces de théâtre de cette qualité avec une distribution et une mise en scène aussi magnifiques!

J’ai particulièrement aimé le champ de bataille qui rappelle clairement le Radeau de la Méduse de Jéricho (peut être pas si parlant en photo mais sur scène, je vous l’assure, c’était sublime).

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Si vous avez envie de rire : Théâtre sans animaux au Théâtre du Rond point!

J’ai découvert par hasard cette pièce au cours d’une soirée organisée par l’émission La Grande Librairie au cours de laquelle des acteurs jouaient ou lisaient des textes. J’avais beaucoup ri en l’espace de quelques minutes et quand j’ai revu cet extrait récemment, avec l’annonce de la reprise de cette pièce qui a obtenu le Molière 2002 du meilleur spectacle comique, je n’ai pas hésité!

Cette de pièce de Jean-Michel Ribes est un délice! Elle est composée de 8 saynètes toutes marquées par le rire et l’absurde mais dans lesquelles on se retrouve tout à fait!

théâtre sans animaux

 

5 comédiens s’y sont collés, dont 3 qui ont déjà participé à la première mise en scène de la pièce: Caroline Arrouas, Annie Gregorio, Philippe Magnan, Christian Pereira et Marcel Philippot. Le décors était composé d’un écran de fond sur lequel étaient projetées des images de ciel nuageux par exemple et de buildings dans les tons marrons, servant d’accessoires aux acteurs.

Je préfère vous citer la présentation faite par le Théâtre du Rond Point, dont le directeur est l’auteur de la pièce:

Un stylo à bille de trois mètres cinquante atterrit à l’aube dans le salon. Lors d’une visite au musée, un groupe se mobilise autour d’une question cruciale, pourquoi ne peint-on plus de carpes ? Comment arrêter de fumer quand on ne porte pas de perruque Louis XV ? Des gens, presque normaux comme tout le monde, s’interrogent sur la nécessité de s’appeler Bob, et visitent un salon de coiffure pour goélands. Par des brèches fantasques, ils s’évadent. Et les situations dérapent, et la parole se réinvente en rebonds. C’est la fête du coq à l’âne. Les gens raisonnables s’envolent, se détournent de la rigidité du langage, et visitent le pays réjouissant du non-sens.

Je vous invite très vivement à aller voir cette pièce! Vous rirez franchement, je vous le promets! Le texte est fin, bien ficelé, toujours d’actualité… même si perce au fond la solitude et la non-communication de notre monde moderne. Les acteurs sont excellents et donnent vraiment vie à ce texte superbe!

Théâtre sans animaux © Giovanni Cittadini Cesi - 2013 source: franceinter.fr

Théâtre sans animaux © Giovanni Cittadini Cesi – 2013
source: franceinter.fr

Les saynètes que j’ai préférées sont notamment celle sur le couple qui s’engueule après avoir assisté à une pièce de théâtre, parce que le mari refuse de dire « Bravo » à sa belle soeur qui tient le rôle principal, mais aussi l’homme qui refuse de quitter sa perruque Louis XV ou encore le père qui a oublié le prénom de sa fille, Monique.

Je ne résiste pas à vous offrir un extrait de la saynète « Tragédie » que j’ai adorée et qui m’avait donné envie de voir cette pièce:

Jean-Michel Ribes
« Tragédie » dansThéâtre sans animaux
Actes Sud-Papiers, 2001
Ils sont chics. Costumes de gala. Louise, tendue, marche vite. Jean-Claude, visage fermé, traîne derrière. Escaliers, couloirs, ils cherchent un nom sur une porte.
Louise. – « Bravo », tu lui dis juste « bravo », c’est tout.
Jean-Claude. – (Soupirs).
Louise. – Je ne te demande pas de te répandre en compliments, je te demande de lui dire juste un petit bravo… […]
Jean-Claude. – Je ne peux pas.
Louise. – Tu ne peux pas dire « bravo » ?
Jean-Claude. – Non.
Louise. – Même un petit bravo ?
Jean-Claude. – Non.
Louise. – C’est quoi ? C’est le mot qui te gêne ?
Jean-Claude. – Non, c’est ce qu’il veut dire.
Louise. – Oh ! ce qu’il veut dire, ce qu’il veut dire, si tu le dis comme « bonjour », déjà il veut beaucoup moins dire ce qu’il veut dire.
Jean-Claude. – Ça veut quand même un peu dire « félicitations », non ?
Louise. – Oui mais pas plus. Vraiment pas plus.
Jean-Claude. – J’ai haï cette soirée, tu es consciente de ça, Louise ? ! J’ai tout détesté, les costumes, les décors, la pièce et Elle, surtout Elle !
Louise. – Justement, comme ça tu n’es pas obligé de lui dire que tu n’as pas aimé, tu lui dis juste « bravo », un petit bravo et c’est fini, on n’en parle plus, tu es débarrassé et moi j’enchaîne… Tiens, sa loge est là ! (…)

Cette pièce part en tournée dans plusieurs villes de France : http://www.franceinter.fr/evenement-theatre-sans-animaux.

Elle fait également l’objet d’une expérience nouvelle de théâtre enrichi que vous pouvez retrouver là: http://nouvelles-ecritures.francetv.fr/theatre-sans-animaux/ (vous assisterez à la pièce à travers 5 vidéos simultanées et vous pourrez naviguer entre elles).


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Le Roi se meurt, Théâtre des nouveautés

le roi se meurt

Je suis allée voir la célèbre pièce d’Eugène Ionesco au Théâtre des nouveautés: Le Roi se meurt. Ionesco, c’est du théâtre de l’absurde. Si vous avez déjà vu la Cantatrice Chauve ou encore La Leçon, cela vous dira quelque chose. Mais ce n’est pas parce qu’on passe par le prisme de l’absurde que ce n’est pas une pièce spirituelle et profonde. Bien au contraire… Le thème central est en effet celui de la mort et donc de la vie, du temps qui passe…

Voici comment le théâtre des nouveautés introduit cette célèbre pièce:

 Il y avait dans un pays imaginaire un vieux roi qui croyait tenir dans son poing un pouvoir éternel. Puis un jour, tout bascule dans l’anarchie et dans l’horreur. Le roi doit alors accepter l’inéluctable, le grand rendez-vous avec la mort. Mais va-t-il mourir ?

Bien sûr, la star de la pièce c’est Michel Bouquet, qu’on ne présente plus, et qui a fêté en novembre dernier ses 87 ans. Mais les autres acteurs sont excellentissimes, à savoir: avec Juliette Carré, Nathalie Bigorre, Pierre Forest, Lisa Martino, Sébastien Rognoni.

Michel Bouquet

Le Roi Bérenger 1er se meurt. Son temps est passé, sa volonté n’a plus d’effet sur personne… Toutefois, il ne considère pas que son temps est venu. Marguerite, sa 1ère femme, souhaite lui ouvrir les yeux sur le fait que son temps est venu mais Marie, sa 2nde femme, ne l’accepte pas. Le médecin également assure au Roi que son heure est venue et son état se dégrade au fur et à mesure de la pièce. Ionesco nous donne ainsi à voir différentes manières d’aborder la mort, qui s’incarnent dans chacun des personnages.

 

J’ai beaucoup aimé cette pièce qui nous interpelle très franchement sur la mort et notre propre rapport à la mort et à la vie. Les acteurs sont tous incroyables, les costumes magnifiques et le texte croustillant. Car vous ne pleurerez pas en assistant à cette pièce, vous rirez, parfois jaune…! Le personnage de Marguerite est caustique et nous fait souvent sourire.

J’ai beaucoup aimé ces répliques qui m’ont marquée:

« LE ROI : Tu m’avais prévenu trop tôt. Tu m’avertis trop tard. Je ne veux pas mourir… Je ne voudrais pas. Qu’on me sauve puisque je ne peux plus le faire moi-même.

MARGUERITE : C’est ta faute si tu es prix au dépourvu, tu aurais dû t’y préparer. Tu n’as jamais eu le temps. Tu étais condamné, il fallait y penser dès le premier jour et puis tous les jours, cinq minutes tous les jours. Ce n’était pas beaucoup. Cinq minutes tous les jours. Puis dix minutes, un quart d’heure, une demi-heure. C’est ainsi que l’on s’entraîne. »

Michel Bouquet est également très impressionnant. Tout d’abord physiquement. Une certaine énergie se dégage de lui, sa démarche est assurée, pour un homme de 87 ans et un rôle plus physique qu’il ne peut y paraître, c’est quelque chose! Mais également mentalement: comment à 87 ans, alors que l’on termine sa carrière d’acteur, choisit on de rejouer une dernière fois une pièce sur la mort?

Cette pièce m’a fait réfléchir, m’a amusée et m’a subjuguée. Je vous la recommande chaudement, surtout qu’elle ne se joue que jusqu’au 31 décembre prochain. Le théâtre des nouveautés est également un très beau théâtre!


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Si vous avez envie de rire: Alex Lutz!

J’avais entendu parlé d’Alex Lutz au hasard d’émissions de télévision et notamment du sketch « Les feux de l’amour » avec Audrey Lamy.

Il m’avait bien amusé et quand j’ai eu l’occasion d’aller voir son spectacle à Bobino, je me suis dit que c’était l’occasion!

 

 

Et j’ai bien fait! J’ai énormément ri durant ce one man show! Déjà parce qu’Alex Lutz est un sacré acteur! Il décline sa galerie de personnages (acteur porno, directeur de casting, adolescente, vendeuse de grand magasin, papy, etc) et on s’y croit vraiment! Il joue avec tout son corps, son visage se transforme et c’est vraiment étonnant!

Il a également une grande finesse dans la description des situations! Je pense notamment au sketch sur les rapports hommes/femmes que j’ai trouvé très réaliste!

Alex Lutz a un humour particulier avec beaucoup de 2nd degré qui peut un peu dérouter mais globalement la salle riait très franchement!

C’est un spectacle léger, sans vulgarité, sans gravité qui m’a permis de passer une excellente soirée (et qui m’a fait oublier ma rage de dents!).